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David Soussan est le directeur du golf de Lesigny-Réveillon situé dans le sud est de l’Île-de-France depuis 17 ans. Étape par étape, il fait évoluer son golf avec comme  l conducteur l’éco-responsabilité.
ENVIRONNEMENT
DAVID SOUSSAN
« Beaucoup de petites actions sont à la portée de tous »
LE GOLF DE LÉSIGNY-RÉVEILLON EST SITUÉ À SEULEMENT UNE TRENTAINE DE KILO- MÈTRES DU CŒUR DE PARIS. DESSINÉ PAR MICHEL GAYON EN 1988, IL ACCUEILLE UN LARGE PUBLIC DE SPORTIFS ATTIRÉS PAR SES PRIX ABORDABLES ET SON OUVER- TURE AU PLUS GRAND NOMBRE. MAIS AUSSI PAR SON VOLONTARISME EN MATIÈRE D’ÉCOLOGIE. SON DIRECTEUR DAVID SOUSSAN NOUS DONNE LES SECRETS D’UNE RECETTE RÉUSSIE.
Quand on parle de golf, les détracteurs écologistes sont vite présents alors que la grande majorité des clubs français ont fait d’énormes efforts ces der- nières années. Et votre golf en est un exemple. Quel fut le départ de cette prise de conscience et de cette décision d’actions ?
David SOUSSAN : J’ai pris conscience qu’il fallait avoir une gestion raisonnée des pratiques d’entretien de notre golf à la suite de la canicule de 2003.
Le dérèglement climatique qui nous
concerne tous doit nous guider et nous inciter à agir pour moins polluer les sols, moins consommer d’eau, privilégier les opérations mécaniques (micro-aérations, top dressing, ca- rottage, scari cations ...) aux traite- ments chimiques pas toujours né- cessaires.
Comment gérez-vous l’utilisation de l’eau ?
DS : De manière générale, notre par- cours ne dispose pas d’arrosage sur les fairways mais uniquement sur les départs et les greens.
Nos fairways sont du coup beau-
coup plus résistants à la sécheresse
que des fairways arrosés qui eux
s’habituent à l’eau régulièrement.
Notre consommation moyenne sur les 104 hectares est de 28 000 m3 /an. Nous avons changé tous les arroseurs qui régulent et diffusent de façon plus ef cace et sans perte d’eau sur tout le parcours.
Nos nombreux points d’eau (aire de lavage, vestiaires...) sont équipés de boutons poussoirs.
Vous dites utiliser uniquement des engrais biolo- giques. Est-ce possible sur les greens également? Et avec quels résultats ?
DS : Il est possible d’utiliser uniquement des engrais bio- logiques à condition d’effectuer régulièrement des opéra- tions mécaniques citées auparavant. La qualité est iden- tique aux chimiques à la différence que les maladies y sont moins nombreuses car les greens sont plus résistants. Cela engendre une économie sur le nombre de traitements. Notre clientèle évolue et de plus en plus de golfeurs sont sensibles à cette démarche éco-responsable.
Il est nécessaire de bien commu- niquer sur les actions en faveur de l’environnement pour qu’elles soient bien comprises et acceptées.
Pour la tonte, vous utilisez des moutons ! comment ça marche ? DS : L’idée de départ en installant ces moutons sur le parcours était de préserver une race en voie d’extinc- tion (la Lande de Bretagne).
Sur les 104 hectares, nous avons des surfaces de rough non emprun- tées par nos golfeurs. L’idée étant que ces dernières soient tondues par nos moutons. Soit environ 2 hectares : c’est un bon début !
Quels sont les premiers conseils
que vous donneriez à un direc- teur de golf qui souhaiterait avoir
une vraie politique écologique ?
DS : Je n’ai pas vraiment de conseils à donner à mes confrères. Chacun applique à sa façon et en fonction de sa clientèle une stratégie d’entretien plus ou moins portée sur la préservation environnementale.
Cependant, beaucoup de petites actions, comme la récu- pération d’eau de pluie, des boutons poussoirs... sont à la portée de tous.
Propos recueillis par Jean Lagarde


































































































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