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LA PELOTE À MAIN NUE VOUS RÉUNIT. TOUT LE RESTE SEMBLE VOUS SÉPARER : L’ORIGINE, LA LANGUE, LA CULTURE, L’ÂGE, LA SITUATION FAMILIALE, LE STYLE DE JEU...
ET POURTANT, SUR LA CANCHA, VOUS SEMBLEZ BIEN VOUS ENTENDRE. POURQUOI ?
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RACONTEZ-NOUS VOS CHEMINS QUI VOUS ONT AMENÉ À LA MAIN NUE...
WALTARY : C’est vrai qu’on s’entend bien dans un trinquet car on a la même attitude : il faut aller jusqu’au bout, sans s’énerver ! Et puis, on sait les pelotes que chacun doit prendre. Quand on s’en- tend bien avec son partenaire, il y a déjà 70% de chance que l’on gagne la partie. Par ailleurs, on
a la même franchise : quand on a quelque chose à dire, on le dit en face et clairement. Je dois dire aussi que je m’entends très bien avec sa famille et lui avec la mienne.
Pourtant quand je suis arrivé au Pays basque, j’ai eu l’impression que tout le monde pensait que
la pelote basque c’est pour les Basques uni- quement. Mais personne n’avait réalisé que des Basques, il y en a partout : aux Etats-Unis, en Argentine, en Angleterre, aux Philippines, en Eu- rope, dans des îles etc.... Et donc, c’est univer- sel. Je suis l’exemple même de la réussite de la pelote basque au niveau mondial ! J’aime ce mot de Maurice Abeberry : « La pelote basque est le sport d’un peuple pour tous les peuples ».
BIXINTXO : Tout d’abord, nous sommes amis et nous nous entendons très bien en dehors de la kantxa. Avant et pendant la partie nous essayons de beaucoup communiquer et de nous motiver mutuellement. Ensuite, nous nous faisons con ance. Je pense que le jeu de Waltary me convient et vice versa.
BIXINTXO : J’ai commencé avec mon frère aîné à jouer à la main nue à l’ikastola et ensuite, avec le club Luzean au trinquet Maitena.
Depuis tout jeune, mon but était de devenir un pilotari de haut niveau.
À l’âge de 17 ans, j’ai rencontré Sébastien Gonzalez
et Ramuntxo Muxika avec lesquels je me suis entraîné au mur à gauche d’Ascain pendant 4 ans. Je jouais dans les tournois en Pays basque sud à cette période. Je n’ai pas compté les heures passées avec eux, à me surpasser et à me forcer à aller au bout de moi-même. Je leur dois d’avoir appris ce que s’entraîner veut dire et qu’il ne peut y avoir de sportif de haut niveau sans sacri ce. Cela m’a beaucoup aidé dans mon parcours de trinquetiste.
Puis, j’ai eu la chance de connaître Patrick de Ezcurra et grâce à son aide et à la con ance qu’il m’a accor- dée, j’ai percé en trinquet. Je pense souvent à lui et je lui serai toujours redevable.
WALTARY : Le chemin est parti du petit fronton de mon quartier à La Havane où l’on jouait avec une balle de tennis. Je suis passé ensuite au baseball avant de revenir à la pelote vers 15 ans... sans laisser tomber totalement le baseball. Ça se voit, non ? (Rires). Je suis ainsi un joueur de pelote atypique : un Mexicain m’a dit un jour : « Le XXe siècle nous a donné Michaël Jordan et Michaël Jackson. Le XXIe nous a donné Waltary ! Je le prends en riant mais c’est vrai que je suis atypique. Mon arrivée au Pays basque, il y a une dizaine d’années, m’a permis de réaliser un rêve et de devenir le champion que je voulais être.
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