Page 37 - EPM3
P. 37

L’ŒIL DE LYNX
Ancien joueur de pelote, Christophe Sorhondo s’est  nalement tourné vers une autre carrière, celle de juge-arbitre. Chaque année, il arbitre plus d’une centaine de parties.
On le voit partout. Ou quasiment. De partie en partie, il écume les trinquets. S’ils sont beaucoup à arbitrer les parties de pelote du Pays Basque, en main nue, l’arbitre de référence, c’est lui : Christophe Sorhon- do. Il s’est lancé dans les années 2000 en commen- çant par arbitrer de petits tournois.
Ancien joueur de pelote basque au club de Baigorri, il s’est petit à petit tourné vers l’arbitrage. “J’ai été joueur jusqu’à 26 ans mais j’avais beaucoup de pro- blèmes de mains, je ne prenais pas de plaisir”, con e- t-il. Il a commencé à arbitrer des parties pendant qu’il était joueur et a  ni par mettre le pantalon blanc au placard, comme il le dit.
A force d’arbitrer des parties, les responsables de la Ligue de pelote du Pays Basque (aujourd’hui Comité territorial Pays Basque de pelote basque) lui ont sug- géré de passer le diplôme fédéral d’arbitre. Ce qu’il a fait. En 2004-2005, c’est le grand virage pour lui. “Il y avait un con it entre les joueurs de l’Elite pro et la Fédération française de pelote basque. C’est à cette époque là qu’a été créée l’EPB (Elite pelote basque) avec Jean-Michel Idiart. Les joueurs à cette époque ont rendu leur licence et Jean-Michel Idiart les a pris sous son aile. C’est lui qui m’a lancé dans le bain de l’Elite pro”. Une élite que Christophe Sorhondo vou- lait vraiment arbitrer.
Sa première partie d’Elite pro, en tant qu’arbitre, il s’en souvient encore. “C’était le trophée Herriarena de Baigorri”. Depuis, il a été appelé par la FFPB pour les parties de Championnats de France Elite pro en tête à tête et deux à deux, par Esku Pilota, les orga- nisateurs de tournois privés et bien d’autres encore. Au total, il arbitre environ 150 parties par an. “Cela commence à faire beaucoup, avoue-t-il. À partir de 2018, je voudrais mettre un coup de frein et passer de moitié”.
Magasinier depuis 2005 à l’entreprise Bereciartua de Baigorri, il s’arrange pour pouvoir être présent aux parties. Auparavant, il a travaillé trois ans pour l’association Perkain, aux Aldudes. “J’allais dans les écoles pour présenter la pelote basque et je m’occupais également des stages et des cours du mercredi après-midi”, se souvient-il. La pelote c’est sa passion, et depuis 1997, il tient même un clas-
seur où il garde tous les articles de journaux qui parlent de l’Elite pro.
Arbitre depuis plus de dix ans maintenant, il estime que “cela pourrait être une solution que les juges aient des sponsors pour avoir une petite rémuné- ration”. Personnellement il en a déjà deux, Inters- port Urrugne et le centre commercial BAB2. En tant qu’arbitre, pour la FFPB, il se déplace bénévole- ment. Pour les autres tournois (notamment d’été), on lui verse une prime. “Chaque organisateur me donne ce qu’il veut”, précise Christophe.
Rôdé à l’exercice de juge-arbitre, il commence à avoir l’œil, même s’il avoue volontiers : “je me suis déjà trompé, je me trompe et je me tromperai encore. Je suis humain”. En revanche, dans la kantxa, le juge ne tergiverse pas et ne revient jamais sur sa décision. Des décisions pas toujours bien acceptées par les joueurs sur le moment. “Quand j’arbitre, en général, je ne donne pas d’explication dans le trinquet. Je donne les explications après dans le vestiaire”.
Malgré tout, avec les joueurs, “ça se passe bien, lance-t-il. Je tiens d’ailleurs à les remercier pour leur con ance ainsi qu’EPB, Esku Pilota et les or- ganisateurs de tournois”. Il tient également à avoir une pensée pour Jean-Marie Mailharro qui nous a quittés il y a un an, des suites d’un cancer. “C’est lui qui m’a lancé au Master de Bayonne en 2005. Il m’a beaucoup appris”.
A 35 ans, l’arbitre pourrait se lancer dans une nou- velle aventure. Contacté par Jean-Michel Idiart pour arbitrer le mondial de frontball qui s’est joué à Mexico cet été, Christophe Sorhondo n’a  nale- ment pas pu y prendre part mais espère être de la partie à Barcelone : “c’est une nouvelle discipline que j’ai déjà arbitrée plusieurs fois à Anglet et à Vi- toria. C’est peut-être une nouvelle aventure pour moi, après avoir fait le tour en trinquet, donc à voir”. En attendant, vous pourrez toujours le voir pendant les parties de Championnat de France Elite pro en individuel qui se dérouleront en début d’année pro- chaine. Il n’exclue pas non plus, un jour, de faire par- tie de l’association Esku Pilota “pour être au contact des joueurs, et des organisateurs, et donner un avis pour les tournois, les équipes et autres”.
# Charlotte Dalmont
37


































































































   35   36   37   38   39