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# Charlotte Dalmont
on est un peu en retard »
pas d’infrastructure pour le faire. En pala féminine, on peut dire que sur le secteur ça marche.
EPM : Au contraire, certaines spécialités sont- elles amenées à disparaître ?
CH : Je suis au Comité territorial donc on entend que des spécialités traditionnelles comme le joko garbi ou le pasaka ont un petit peu de mal avec les jeunes. Ils n’ont pas de vitrine non plus donc forcément quand on ne joue pas les championnats du monde il y a moins d’attrait. En main nue, on a la chance, entre les compétitions internationales et tout ce qui est fait ac- tuellement, d’attirer des jeunes et sûrement pendant encore quelques années.
EPM : Manque-t-il des moyens autour de la forma- tion ? Y’a-t-il encore des choses à faire ?
CH : Je quitte ma casquette du club et je reprends ma casquette d’élu du Comité territorial Pays Basque de pelote basque. On a commencé à faire des ren- contres élite en prenant les meilleurs de leur catégo- rie en commençant par les cadets. Ça s’est passé au printemps et ça a très bien marché. Les jeunes se sentent valorisés, ça a permis à certains de se révéler. C’est quelque chose qu’on aimerait étendre à toutes les catégories.
L’objectif est de faire de la formation générale et faire des rencontres d’élite. Il y a l’élite qu’on doit aider à s’exprimer mais il y a aussi toute la formation des bases et là il y a un autre projet. On aimerait mettre des éducateurs sur des rassemblements poussins. On commence par les poussins car il faut commen- cer par une catégorie. Le but serait d’axer ces ras- semblements davantage sur la formation.
Ce qui va être fait, ce seront des ateliers mis en place pour travailler tout ce qu’on demande à un joueur de pelote : l’ambidextrie, le déplacement du jeu, travail- ler des gestes techniques comme la volée haute, le but. Ensuite, essayer de faire évoluer les jeunes par niveau. Ce sera un atelier qui durera deux heures. Pendant une heure ils seront en compétition et l’autre heure ils seront en formation. On espère le faire pour l’automne, pour le prochain championnat en trinquet, qui devrait commencer après les vacances de la Toussaint.
On commence par les poussins mais on aimerait le faire évoluer dans toutes les catégories, pour
qu’on arrive à ce que les meilleurs quand ils auront 18-20 ans soient bien répertoriés et que les cadets ne partent pas jouer au rugby. C’est le problème actuel. Dans les écoles maternelles ici, sept gar- çons sur dix jouent à main nue. Quand on arrive au lycée, c’est plus compliqué, c’est un sport in- grat, individuel. C’est à nous d’essayer de leur dire qu’en continuant dans cette voie, il y a moyen, de leur montrer la lumière des indépendants. Actuelle- ment, ils sont loin de tout ça. C’est à nous de leur faire comprendre que ce n’est pas si loin que ça.
EPM : Chez les indépendants, pensez-vous qu’il serait nécessaire d’avoir une vraie formation également ?
CH : Je pense que c’est indispensable. Il faudrait un groupe d’indépendants qui soit suivi par une personne ou deux. Que quand ils ne jouent pas, ils puissent s’entraîner avec quelqu’un et qu’ils soient vraiment pris en charge. Après, pourrait se greffer à ce groupe d’indépendants, certains amateurs pour que cette passerelle existe. Au moins pour les entraî- nements. Il ne faudrait pas que ce soit des initiatives personnelles mais que tout soit bien établi et carré. Qu’il y ait des entraînements Esku Pilota, des entraî- nements des amateurs pour qu’ils puissent hausser leur niveau et des entraînements aussi que les meil- leurs juniors pourraient intégrer un peu.
EPM : Selon vous, la pelote à main nue pourra-t- elle un jour être un sport professionnel au Pays Basque Nord ?
CH : Je ne sais pas si on y gagnerait. Ça serait com- pliqué, il faudrait des moyens supplémentaires. Il y a tellement de questions par rapport au passage Elite pro. Si les joueurs devaient arrêter leur travail et de- venir professionnels, ça pourrait être compliqué de reclasser quelqu’un d’amateur si jamais il ne travaille pas. C’est tellement aléatoire. Ça me semble assez compliqué à mettre en place. Je n’y ai pas trop pen- sé mais je trouve qu’ils ont déjà un statut correct. Plutôt que d’avoir un statut professionnel, s’il pouvait y avoir des postes aménagés pour s’entraîner ce se- rait bien. Je sais que Peio Larralde a ça. Ceux qui sont chefs d’entreprise peuvent le faire aussi. Je ver- rais plus des postes aménagés que vraiment passer professionnel.
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