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Michel Poueyts est un acteur im- portant du sport en général et de la pelote basque en particulier. Nom- mé Directeur Technique National par la Fédération Française de Pelote Basque l’an dernier, il s’est con é à Esku Pilota Magazine, entre réalités et projets.
Une vision importante pour l’avenir de notre sport passion.
EPM : Quelle relation particulière avez-vous avec le milieu de la pelote ?
Michel Poueyts : La pelote fait partie de mon ADN. C’est mon sport de prédilection, ma passion, ma culture familiale et mon métier aujourd’hui. J’ai pratiqué la main nue, le grand chistera et la cesta punta au sein du BAC à Biarritz avec qui j’ai eu plusieurs titres avant de devenir entraîneur, se- crétaire du club, président de la section main nue. Membre de la Ligue du Pays
Basque, de la fédération du- rant de nombreuses années, mon métier d’instituteur m’a naturellement amené à m’oc- cuper de la formation des jeunes. Vers les années 90, j’ai intégré le Ministère des sports et j’ai été Conseiller Technique Départemental, puis régional, puis national au sein de la Fédération.
À l’origine de plusieurs opéra- tions de promotion de la pe- lote en direction des jeunes (les premiers rassemble- ments de main nue), le cham- pionnat de France UNSS « Pilota Sport », la carte jeune, j’ai également été respon- sable de formation et lancé le premier plan d’emplois spor- tifs au sein du monde de la pelote.
Je connais bien aussi le sport de haut niveau puisque j’ai été responsable des équipes de France et ai dirigé cinq championnats du monde espoirs, cinq coupes du monde et deux cham- pionnats du monde (le dernier à Pampelune en 2002, où nous avons terminé première nation en nombre de médailles).
Les instances internationales me sont familières puisque j’ai dirigé durant plusieurs années un tra- vail d’audit et de formation au sein de la commis- sion technique de la FIPV.
En 2005, j’ai quitté les instances fédérales en rai- son de points de vue divergents sur la conduite de la DTN et le développement de la pelote no- tamment. Je pensais déjà qu’il était nécessaire et primordial pour la pelote et la main nue en par- ticulier, de créer de nouvelles structures. C’est ainsi qu’avec Manu Martiarena, entre autres, nous avions déjà proposé la création d’un Centre de Formation pour la main nue, à l’image de ce qui se faisait dans les grands sports profession- nels. À l’époque, nous n’avons pas été suivis. Par la suite, j’ai réintégré la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports pour laquelle j’ai dirigé l’antenne du CREPS de Soustons et le suivi des sportifs de haut niveau.
Dans un même temps, j’ai dirigé l’Académie Basque du Sport, un centre de formation et de reconversion dédié aux sportifs de haut niveau.
EPM : Quelle est votre vision de la pelote basque en France aujourd’hui ? Et au niveau international ?
MP : La pelote basque est un très beau sport qui possède des valeurs : un sport attaché à une
culture, un sport très ludique et très apprécié, qui possède une belle image notamment véhiculée par la cesta, la pratique de la pala et de la main nue en Pays Basque et en Aquitaine.
Mais ce sport, considéré par Maurice Abeberry comme « sport d’un peuple pour tous les peuples » doit évoluer.
Il faut continuer à l’ancrer et le renforcer dans son terri- toire, le Pays Basque, l’Aqui- taine, les ligues actuelles, mais aussi conquérir de nou- veaux espaces de pratique en s’appuyant sur la nouvelle organisation des régions et sur une stratégie nationale de développement de ce sport. La pelote doit continuer à progresser et à se profes- sionnaliser. L’action d’Esku
Pilota et celle de la FFPB sont essentielles et doivent continuer à fonctionner ensemble dans un cadre concerté, en adéquation avec les pré- conisations du ministère des sports, concernant, notamment, la formation de nos jeunes élites. La professionnalisation de la main nue trinquet et de la cesta punta, dans une action concertée par la FFPB, son président et ses instances, est majeure pour l’image que ces deux spécialités professionnelles, peuvent donner. Esku Pilota en est, aussi, un élément important.
# Roland Machenaud
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