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# Entretien
JEAN-MARC CHARRITTON
Nous avons rencontré Jean-Marc Charritton, le fondateur et le président du groupe industriel Lauak, basé à Ayherre. Il nous explique les raisons et les objectifs de cette opération majeure au service de la pelote et de l’économie de son pays.
EPM : Vous avez pris la décision l’an dernier d’acquérir le trinquet Berria et de le rénover entièrement. Quel a été le déclic de cette décision ? Pourquoi un jour, décide-t-on de se lancer dans un projet fou pour certains, passionné pour d’autres, inattendu pour d’autres encore ? Quels sont les objectifs que vous avez  xés à sa réalisation ?
JEAN-MARC CHARRITTON : J’ai tout simplement appris un jour que le trinquet Berria d'Hasparren était en vente : mon amour de la pelote m’a naturellement conduit à ren- contrer les propriétaires, Robert et Germaine Marcarie, et tout s’est rapidement enchaîné. Si je suis né à Isturitz, mon père, lui, était né dans la maison Ehulatea, non loin de ce trinquet où, en famille, nous avons beaucoup joué à la main nue puis à la pala. Sport bien de chez nous que mon  ls continue de pratiquer tous les lundis...
Jeune, j’ai assisté à de très belles parties dans ce trinquet Berria, alors temple incontesté de la pelote. C’était l’époque des Behengaray, Zugasti, Haran, Etchart... Cette démarche est donc vraiment naturelle : elle rend hommage à un passé culturel et sportif de notre pays mais également, elle se projette dans l’avenir car je sais tout ce que l’on peut encore apporter au développement de la pelote.
JMC : Jean-Pierre Choribit, rendons-lui hommage, a créé ce trinquet en 1929, il y aura 90 ans l’an prochain. Cet Haspan- dar et ses frères ont été de grands entrepreneurs ici puis au Chili. Et des amoureux de la pelote. Ils avaient décidé de faire pro ter leur village de leur réussite professionnelle. Je peux m’inscrire dans leur esprit d’entreprise ainsi que dans leur décision de partage.
Comme vous le savez, je suis entrepreneur et  er de l’être. Et alors que mes activités au sein de Lauak me conduisent aujourd’hui aux quatre coins du monde, je n’oublie jamais d’où je viens et où je vis.
Si je peux redonner naissance aujourd’hui à ce bel en- semble Berria imaginé par Jean-Pierre Choribit à l’époque, c’est grâce à mon parcours d’entrepreneur qui me relie à lui. Économie, culture et sport peuvent faire bon ménage. Nous aurons laissé une trace, l’un dans la continuité de l’autre.
EPM : Quel a été votre premier contact avec la pelote ? Comment ce sport traditionnel du Pays basque vous a-t-il accompagné jusqu’à aujourd’hui ?
JMC : À Isturitz, je suis né près du fronton du village où j’ai tapé mes premières pelotes tout petit, avec mon frère et
mes copains. Par la suite, on a partici- pé à plusieurs tournois de village. Un jour, au tournoi d’Ayherre, mon frère aîné s’est retrouvé en  nale de pre- mière catégorie, moi en deuxième et mon jeune frère en troisième...
Quand mon père était maire d’Isturitz, on a construit un trinquet et je peux dire que depuis, je n’ai jamais quitté la
pelote. L’âge venant, comme beaucoup, je suis passé à la pala !
La pelote fait partie de notre ADN. Surtout la main nue qui est le sport le plus noble.
EPM : La rénovation du trinquet Berria s’inscrit dans un renouveau de la main nue : comment voyez-vous l’ave- nir de la pelote basque et quelles sont vos recomman- dations pour qu’elle retrouve son lustre d’antan ?
JMC : Ce qui me paraît fondamental, c’est la formation des joueurs. Aujourd’hui, notre élite est composée d’une quin- zaine de joueurs qui attirent du monde dans nos trinquets et qui sont appelés en permanence par les organisateurs de tournois. Il convient aujourd’hui de se consacrer davan-
ta et Pierre Augustin Boucton, et le
groupe Etchart avec qui je travaille
en toute con ance et  délité depuis de nombreuses an- nées : pour conduire ces travaux très importants – même plus importants que je le pensais au départ, notamment à cause de la paroi de verre, le groupe a délégué trois personnes remarquables : Xavi Rioja, Jose Guillen et Jean-Paul Cachenaut qui ont assuré une maîtrise profes- sionnelle, une ambiance de chantier et une ef cacité in- croyable alors que le calendrier était tendu ! Je peux vous assurer que les 300 personnes qui auront travaillé sur ce chantier ont été contentes et  ères d’y avoir participé.
EPM : Un grand champion Haspandar, Edouard Detchart, dit de vous que vous êtes un deuxième Choribit. Est-ce vrai ?
"Jeune,j’aiassistéàde trèsbellespartiesdansce
Ce sera ma façon de laisser une
trace que j’espère respectueuse et
dynamique.
Quant aux objectifs, ils ont été dé -
nis en coordination avec le cabinet trinquetBerria,alorstemple bayonnais Créhouse, Fabrice Bisau-
incontesté de la pelote."
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